Si oui, ils risquent de se détériorer, comme la plupart des instruments de leur époque.
Si non, ne sont-ils pas déjà perdus en tant qu’instruments de musique ?
Les instruments historiques sont confrontés à un dilemme : si nous continuons à les jouer ou si nous les remettons en usage, ils s’abîment et certaines pièces doivent être remplacées. Au bout d’un certain temps, soit il ne reste plus rien d’original, soit l’instrument n’est plus jouable. Mais à l’inverse, si nous ne jouons plus les instruments originaux, si nous les condamnons au silence, ils deviennent de simples objets historiques qui témoignent de leur époque, certes, mais perdent leur spécificité sonore – c’est à dire leur raison d’être initiale.
Toutes les pièces de musée comportant des parties mobiles sont confrontées au même dilemme : utiliser ou conserver ? Le problème est fondamentalement insoluble. Les instruments à vent sont particulièrement menacés en raison de l’humidité du souffle. Le métal se corrode de l’intérieur, le bois peut se fendre.
Un projet de recherche de la HKB, en collaboration avec l’ETH de Zürich et le Musée national suisse, a étudié la corrosion à l’intérieur des instruments à vent en cuivre. Il a pu être démontré qu’à l’intérieur d’un instrument, l’humidité persiste pendant des semaines après utilisation (voir la vidéo ci-dessous). Cette humidité active donc la corrosion principalement pendant la période d’inutilisation. Un petit ventilateur peut empêcher le processus.
(accéder au projet de recherche...)